jeudi 31 janvier 2008

L'affaire après l'affaire:

1]-Le jours ou Théodore Herzl devint sioniste:

L'affaire Dreyfus et les manifestations antisémites qui l'accompagnent sont pour Théodore Herzl un coup de tonnerre, désormais il estime nécessaire la constitution d'un « abri permanent pour le peuple juif », thèse qu'il a repris dans son livre : "l'État des Juifs" (Der Judenstaat).
Le sionisme repose sur deux données fondamentales et conjointes du judaïsme :
- une donnée d'ordre religieux : le mythe biblique de la " Terre promise " à un " Peuple élu ", ( le droit au sol).
- une donnée d'ordre légal : la loi établissant la " race " juive ( le droit du sang).
Les idées d’Herzl furent accueillies avec enthousiasme par les masses juives d’Europe orientale, mais les dirigeants juifs furent moins séduits. Herzl n’en réunit pas moins, à Bâle, du 29 au 31août 1897, le premier congrès sioniste, qu’il présida ; ce fut le premier rassemblement trans-national juif sur une base nationale et laïque. Les délégués adoptèrent le programme de Bâle, le programme du mouvement sioniste, et déclarèrent que « le sionisme aspire à établir en Palestine, pour le peuple juif, un foyer garanti par le droit public ».
Après le premier congrès de Bale en 1887 Théodore Herzl déclare:« Aujourd’hui, j’ai fondé l’État juif. Si je le disais publiquement, on me rirait au nez, mais dans cinq ans peut-être et dans cinquante ans, sûrement, on comprendra. »
Soixante et un ans plus tard Israel devient officiellement le premier et seul état Juif.

2]-Les historiens, la République, et la question juive:

La 3ème République fut, jusqu'à nos jours, le plus durable des régimes républicains connus par la France.
Elle fut la période d'apogée de l'empire colonial français, objet d'admiration autant que de doutes pour les citoyens.
La nation française s'unifia par la langue et la culture au travers de l'école laïque, gratuite et obligatoire. Elle s'unifia aussi par le service militaire devenu universel et obligatoire.
L'affaire de Panama (1892-1893) révéla les progrès de l'antisémitisme en France. Celui-ci plonge ses racines dans la tradition catholique, mais aussi dans certaines parties de l'idéologie socialiste qui fait des juifs les acteurs principaux du grand capital, coupables de la corruption dans les affaires de L'union générale et surtout de Panama.

Les attaquer donnait un nouveau thème de propagande à l'antiparlementarisme : nombre d'israélites franc-maçons étaient des soutiens sans faille au système de la 3ème République. Le succès immense de la France juive d'Edouard Drumont, paru en 1886, ainsi que celui de son journal, la Libre Parole, montra l'influence croissante de l'antisémitisme en France, qu'allait confirmer l'affaire Dreyfus.

3]Naissance du 20ème siècles:

Grâce à l'affaire Dreyfus le début du 20ème siècles est marqué par le renouveaux de l'universalisme des droits de l'Homme, comme un horizon pour la politique Républicaine:

La Ligue des Droits de l'Homme (LDH) est officiellement enregistrée le 4 juin 1898, soit même avant le vote de la loi de 1901 sur les associations, par les républicains en défense du capitaine Dreyfus. Se basant sur une défense stricte des droits individuels, au pied de la lettre de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789, la LDH des débuts ne s'intéresse pas aux droits sociaux. Dès lors, elle se mobilise pour la sensibilisation de l'opinion publique.

La séparation des Églises et de l'État est un événement fondateur de la société française du XXe siècle. Même si elle s'applique aux quatre confessions principales alors représentées en France (le catholicisme, l'Église de la Confession d'Augsbourg ou protestants luthériens, les Églises réformées et le judaïsme), la loi que fait voter le député socialiste Aristide Briand le 9 décembre 1905 est avant tout l’achèvement d’un affrontement violent qui a duré presque vingt-cinq ans et qui a opposé deux visions de la France : la France catholique royaliste et la France républicaine et laïque.

Le terme d'intellectuel apparaît avec l'affaire Dreyfus,l'intellectuel n'est pas nécessairement un philosophe ou un écrivain, et sa définition n'a rien de sociologique. Il s'agit de toute personne qui, du fait de sa position sociale, dispose d'une forme d'autorité et la met à profit pour persuader, proposer, débattre, permettre à l'esprit critique de s'émanciper des représentations sociales. Il est utilisé plus précisément pour désigner quelqu'un qui s'engage dans la sphère publique pour défendre des valeurs. A partir du 20ème siècle les intellectuels sont amenés à exprimer régulièrement leurs opinions ou prise de positions sociales, politiques, ou encore spirituelles.

Conclusion :

Pendant toute l'affaire Dreyfus, la presse s'est vue doter d'une influence remarquable et sans précédent. En fait, le pouvoir dont elle a fait preuve était plus fort que le pouvoir de ceux dans une position traditionnelle du pouvoir politique, comme les membres de La Chambre des Deputés. Après tout, les hommes comme Clémenceau, Drumont, et Jaurès exerçaient beaucoup plus d'influence comme journalistes qu'un simple élu. Pourquoi la presse est-elle devenue si importante? La nature de l'affaire Dreyfus est ancrée dans l'opinion publique. Ce n'était pas un accident que les régions pauvres et rurales, manquant l'influence de la presse à cause des limitations en circulation, étaient immunisées contre l'hystérie que la presse souvent incitait. En plus, la presse a eu un énorme effet sur les actions que les députés allaient prendre à l'égard de l'affaire Dreyfus.

La presse a joué un rôle dès le début de l'affaire Dreyfus, à commencer avec l'arrestation de Dreyfus jusqu'à son premier procès. Le 1 novembre 1894, la campagne de la presse a commencé avec La Libre Parole, L'Autorité, Le Journal, et Le Temps. À l'intérieur des articles, il y avait des thèmes répétés sans cesse et qui reflétaient le sentiment populaire, comme la haine pour les Juifs et les Allemands, l'amour de la patrie et de l'armée, et une crainte persistante qu'une trahison si horrifique soit une épidémie dans la société.