jeudi 13 mars 2008

Dreyfusards et Antidreyfusards :



1]-Les deux France:


À côté des partisans sincères de la culpabilité ou de l'innocence de Dreyfus apparaissent les dreyfusistes et les anti-dreyfusistes. Pour les uns, c'est un moyen de remettre en cause la politique des modérés d' « apaisement », entre l'Église et la République. Mais aussi de s'attaquer à l'institution militaire jugée réactionnaire (les radicaux) ou même dangereuse par essence (les socialistes). Pour les autres (monarchistes, républicains conservateurs ou cléricaux intransigeants) c'est le moyen de prendre leur revanche sur les modérés, jugés trop proches des milieux juifs, protestants ou maçons et sur leurs nouveaux alliés catholiques « ralliés ».
Les dreyfusards, soutenus surtout par des républicains radicaux, dont certains comme Clémenceau sont aussi désireux de faire oublier le scandale de Panama, puis par des socialistes jaurésiens, heureux de pouvoir vitupérer contre le jésuitisme et le militarisme, soutiennent que Dreyfus est innocent. Ou du moins condamné sans preuves et qu'il faut refaire le jugement au risque de désavouer les autorités militaires et le gouvernement républicain modéré.

Les antidreyfusards, soutenus par la majorité des conservateurs, des modérés (mélinistes) et des nationalistes, pensent soit que Dreyfus est réellement coupable, soit qu'une révision du jugement n'est pas opportune dans les conditions morales et militaires de la France de l'époque. La hiérarchie de l'église catholique, dans le but de porter un coup décisif à la République et permettre ainsi un retour à l'ancien régime, se range résolument dans le camp des antidreyfusards.


2]-L'affaire est un roman:

La passion pour l'affaire Dreyfus est telle que Emile Zola écrit en 1901 La Vérité en marche ce livre est un recueil d'article sur l'affaire Dreyfus.Les articles qui composent ce recueil ont été écrits sur une période de 3 ans : de 1897 à 1900. La plupart des ces articles ont été publiés dans le Figaro et dans L'Aurore.


3]-La guerre des caricatures:


Avec des émotions culminantes autour de l'Affaire, on voit aussi l'ascension des journaux satiriques qui dépend des caricatures. Dans ce temps chaotique de l'Affaire, la Presse va jouer un rôle intégrale. Presque toute la presse a participé d'un côté ou de l'autre. Le rôle de la presse n'était plus de rapporter les faits, mais de transmettre l'opinion publique national.
Ce sont les organes de circonstance qui ont influencé le plus la guerre des caricatures. Les deux journaux principaux pour leur camp respectif c'étaient Psst pour les antidreyfusistes et Le Sifflet pour les dreyfusistes. Psst était un journal sans texte.
Les antagonistes pour les dreyfusistes étaient plutôt Esterhazy, puis ses partisans Rochefort de L'Intransigeant et Drumont de La Libre Parole. C'était aussi des militaires, des clergés, et des juges. Ils ont soutenu l'antimilitarisme et l'anticléricalisme, et leur figure allégorique.
A leur tour, les antidreyfusistes ont représenté comme acteurs principaux premièrement, Zola et Reinach. Reinach était qualifié tout simplement parce qu'il est juif. Mais Zola était lui-même une bonne cible à cause de son histoire judiciaire et sa position d'intellectuel. Plus d'informations à propos des intellectuels, on s'attendrait logiquement à ce que Dreyfus soit le sujet principal des dessins à cette époque, et pourtant il y avait rarement des caricatures qui ont dépeint le capitaine. Les caricaturistes ont préféré dessiner les caractéristiques juives et exagérées: le nez crochu, les grosses lèvres, l'obsession avec l'argent, et toujours l'accent allemand. On ne décrirait Dreyfus que comme ça.