vendredi 14 mars 2008

Un drame qui remet en cause la République :


1]-Résumé:

L'affaire Dreyfus a pour origine une erreur judiciaire, sur fond d’espionnage et d'antisémitisme, dont la victime est le capitaine Alfred Dreyfus (1859-1935), Juif et alsacien d'origine, et qui pendant douze ans, de 1894 à 1906, a bouleversé la société française , allant jusqu'à remettre en cause la République.



2]-La conspiration des militaires:

Lorsqu'en 1884 une affaire d'espionnage éclate au sein du ministère le géneral Mercier craint pour sa réputation et sa carrière. Il lui faut un coupable. Dès lors, la terrible machine militaire se met en marche, qui, des bureaux de l'état-major jusqu'aux services du conseil de guerre, fera de Dreyfus un traître idéal.

Du 6 au 15 Octobre: Le Service des renseignements de l'armée (la "Section de Statistique") dirigé par le colonel Sandherr, intercepte une lettre - le "bordereau" - adressé à Schwartzkoppen, l'attaché militaire allemand en poste à Paris. A la demande du général Mercier, ministre de la Guerre, une enquête est aussitôt menée dans les bureaux de l'Etat-Major.Les soupçons se portent alors sur le capitaine Alfred Dreyfus, officier stagiaire à l'Etat-Major.Le bordereau est soumis pour analyse à l'expert Gobert; celui-ci remet un rapport dubitatif. Une nouvelle expertise est demandée à Bertillon. Ce dernier, après un premier examen, conclut à la culpabilité de Dreyfus.Convoqué au Ministère de la Guerre, Alfred Dreyfus est arrêté, après un rapide interrogatoire, par le commandant Du Paty de Clam, chargé de l'enquête. Il est écroué sur ordre du général Mercier à la prison du Cherche-Midi.



3]-Pourquoi Zola a écrit "J'accuse"?:

En1897, le nouveau chef des renseignements français découvre le véritable auteur de la lettre. Aussitôt le frère du capitaine Dreyfus réclame la révision du procès. Jugé en conseil de guerre, le véritable coupable est acquitté. Écoeuré par cette injustice, Emile Zola écrit le 13-01-1898 en première page du journal L’aurore le très fameux« J'accuse » qui dénonce l’antisémitisme de l’armée, accuse l’état-major d’avoir condamné Dreyfus sans preuve, et apporte pour la première fois la réunion de toutes les données existantes sur l'affaire. Le but de Zola est de s'exposer volontairement afin de forcer les autorités à le traduire en justice. Son procès servirait d'occasion pour un nouvel examen public des cas Dreyfus et Esterházy. Il va ici à l'encontre de la stratégie de Scheurer-Kestner et Lazare, qui prônaient la patience et la réflexion. Devant le succès national et international de ce coup d'éclat, le procès est inévitable. À partir de ce moment critique, l'affaire devient l'Affaire et suit deux voies parallèles. D'une part, l'État utilise son appareil pour imposer la limitation du procès à une simple affaire de diffamation, afin de le dissocier des cas Dreyfus et Esterházy, déjà jugés. D'autre part, les conflits d'opinion tentent de peser sur les juges ou le gouvernement, pour obtenir les uns la révision et les autres la condamnation de Zola. Mais l'objectif du romancier est atteint : l'ouverture d'un débat public aux assises. L’affaire d’espionnage devient alors, un scandale public d'envergure mondiale.